L’impact des boiteries ou problèmes d’aplombs en élevage n’est pas neutre. Pertes directes sur le revenu et augmentation du temps de travail ont conduit Christian Le Page, éleveur laitier à Landrévarzec (29) et Michel Quéméré, éleveur de volailles à Tourch (29), à installer des systèmes de traitement pour une eau de qualité.
Une vache boit environ 80 litres d’eau par jour. Si elle est de mauvaise qualité ou trop acide, les dégâts peuvent être importants, déclare Christian Le Page, éleveur laitier à Landrévarzec (29).
Une eau de qualité pour la bonne santé des troupeaux
Depuis quelques années, il subit des problèmes sanitaires sur son troupeau : acidoses et boiteries en cascade. Soucieux du bien-être de ses animaux et de ses performances, toutes les bactéries présentes. l’éleveur se tourne vers Jean-Paul Le Grand, technicien Cultivert à Quimper, qui lui conseille de revoir la qualité de l’eau de boisson.
“Chez Christian le Page, les vaches se trouvaient régulièrement en acidose malgré une ration sécurisée. Les éleveurs achetaient de la luzerne en brins courts pour ajouter de la fibre et diminuer le potentiel acidogène de la ration. Malgré cela, rien n’y faisait. Des vaches se retrouvaient en acidose et déclaraient des boiteries par la suite explique Jean-Paul Le Grand.”
“Nous avions des problèmes de corrosion. L’eau abîmait les canalisations, le chauffe-eau, les électrovannes et les cuves. Nous avons fait faire des analyses chimiques et bactériologiques de l’eau. Elles ont révélé un pH de 5,5. De ce fait, après des échanges avec notre technicien Cultivert, nous avons opté pour un système de traitement de l’eau par chloration, associé à un système de neutralisation, explique le producteur de lait. Spécifique à chaque élevage, la mise en place de filières de traitement nécessite de connaître la situation de départ.”

Un système simple à utiliser
Cultivert a fait appel au système Ocène. Il est constitué d’une cuve destinée à la neutralisation de l’eau et d’une pompe à chlore impulsionnelle qui apporte une bonne précision dans le dosage.
L’eau est minéralisée en passant dans le neutralisateur grâce à un filtre de composés calcaires (maërl marin et sables). Puis elle est désinfectée grâce à une injection de chlore. L’eau passe ensuite 20 minutes dans une cuve de contact pour supprimer toutes les bactéries présentes. L’éleveur doit veiller à vérifier le niveau de son bidon de chlore et à le recharger de temps en temps,
explique Thierry Faltot, technicien Ocène
Le principe est simple : faire passer l’eau doucement sur ces différentes couches pour qu’elle se reminéralise naturellement en absorbant le calcium et le magnésium. Le seul entretien pour l’éleveur consiste à recharger régulièrement son neutralisateur avec du maërl marin.
Minéralisation en volailles
Chez Michel Quéméré, producteur de volailles export, la problématique est similaire :
« Nous produisons des poulets à croissances très rapides. Ces espèces ne tolèrent pas l’à peu près et sont sensibles à la qualité de l’eau de boisson. Depuis quelque temps, nous étions sujets à un manque de calcification des têtes de fémur, qui causait des défauts d’aplombs. Cela nous imposait de faire du tri. Nous perdions du temps et des poulets ».
Suite à un diagnostic et des analyses d’eau, la prise de conscience est immédiate :
« L’eau est un aliment de base et le premier en quantité. Sa qualité est déterminante pour le maintien de la santé des animaux »,
déclare André Quéméré, ancien technicien d’élevage et père de Michel.
« Depuis que nous avons installé le système de traitement de l’eau de boisson, nous n’avons plus de poulets boiteux. Nous gagnons en temps de travail et donc en revenu car nous ne sommes plus dans l’obligation de trier les animaux tous les jours. Cela nous apporte un vrai confort de vie et moins de stress au quotidien ».
Au-delà du confort de travail pour l’éleveur, distribuer de l’eau de qualité impacte directement le bien-être des volailles qui développent moins de boiteries. Installée il y a un an et demi, la filière est constituée d’une pompe à chlore à commande impulsionnelle, qui commande une pompe électronique de chlorure de calcium, et d’une cuve de contact.
Le système a permis d’enrichir l’eau en éléments essentiels et de stabiliser le TH (Titre hydrotimétrique ou dureté de l’eau) à 18.
Nous rehaussons le niveau du bidon de chlorure de calcium avant chaque lot de poulets. Le chlore est quant à lui rechargé à 2 reprises en cours de lot,
explique l’éleveur.
Des économies à la clé
Pour un coût de 100 € par lot de volaille, le traitement de l’eau booste les finances de l’entreprise, le bien-être de son gérant et des volailles.
Ainsi, depuis que nous avons installé le dispositif, nous réalisons des économies. J’achète moins de vitamines et mes poulets sont moins malades.
D’autres traitements existent également pour répondre à des problèmes liés à la présence de fer, de manganèse ou de nitrates. De ce fait, pour toutes ces installations de déferrisation, démanganisation, ou dénitrification, une étude personnalisée chez les agriculteurs est réalisée.
