À Bourg-Blanc, le Gaec de l’Aber-Benoît gère depuis peu un grand troupeau de 120 vaches. Une réflexion a été menée sur la création d’une nurserie et sur les réaménagements de bâtiments principaux pour améliorer le sanitaire et l’ambiance de l’élevage.
En 2011, le Gaec est créé suite aux regroupements de deux exploitations laitières et à l’installation d’un 4e associé. Le site principal de Bourg-Blanc accueille désormais près de 120 Prim’Holstein.
« Auparavant, il y avait 50 vaches et des taurillons sur ce site. Avec 120 laitières et en arrêtant l’atelier jeunes bovins, il fallait repenser l’aménagement de l’exploitation. Par commodité et suite à des soucis sanitaires, nous voulions centraliser les veaux qui étaient dispersés dans divers endroits de l’exploitation. Deux robots de traite ont été installés dans un bâtiment historiquement humide, ce qui était problématique pour les bêtes et les installations. Nous avons sollicité l’expertise de Pierre Leroy, du Cultivert de Lesneven, pour le bâtiment à veaux puis pour l’ambiance au sein du bâtiment principal »
expliquent Arnaud et Ronan Kerboul, deux des associés du Gaec.
Création d’une nurserie
Avec un nombre de cases en béton insuffisant, l’état sanitaire des veaux était problématique sur l’élevage.
Le bâtiment des taurillons et sa fosse ont donc été réhabilités en nurserie. les réaménagements des bâtiments à permis de monter une cloison afin de créer deux salles, pour un total de 28 places. Le tracteur ne pouvant pas passer dans le bâtiment, des cases collectives auraient été difficiles à entretenir. Les éleveurs ont donc fait le choix de cases individuelles en PVC montées sur caillebotis plastique. Les jus sont reconduits vers l’ancienne fosse des taurillons.
« Le système de caillebotis permet de garder la case sèche et d’utiliser moins de paille »
commente Pierre Leroy.
Pour les exploitants, ce type de case a été le meilleur compromis entre la facilité d’entretien et un niveau sanitaire satisfaisant.
« Le nettoyage et la désinfection sont faciles car les cases s’emboîtent les unes aux autres et sont très rapides à démonter. Il n’y a pas de grosse épaisseur de paille à enlever. Le PVC se nettoie aisément. Nous comptons 10 min par case pour le lavage. L’aménagement de la nursery est idéal pour le tout plein/tout vide puisque nos deux salles sont vidées à tour de rôle. La désinfection est donc optimale. Dans ces conditions, le démarrage des nouveaux nés est beaucoup moins problématique que dans nos anciennes cases en béton »
souligne Arnaud Kerboul.
La distribution du lait se fait grâce à un chariot de 80 litres. Le regroupement des veaux réduit le temps de travail et assure la distribution d’un lait chaud.

Un circuit de ventilation
Passer de 50 à 120 vaches ne se fait pas sans différents réaménagements des bâtiments : nombre de places, système de traite… Cependant, il ne faut pas négliger l’ambiance du bâtiment. Une mauvaise aération peut entraîner des litières humides, de la condensation sur les charpentes ou encore des émanations d’ammoniac. Les animaux sont plus sales et sujets aux boiteries. De la moisissure et de la rouille peuvent apparaître sur les charpentes et le matériel.
« Cela faisait longtemps que nous avions repéré de l’humidité dans ce bâtiment car les poutres devenaient blanches. Nous savions aussi que l’humidité favorisait les problèmes mammaires. Des gouttelettes sur les deux robots récemment installés nous ont décidé à agir ».
Pierre Leroy leur propose d’installer des plaques de ventilation sur le toit.
« L’objectif était de créer un circuit d’air en combinant judicieusement des entrées et des sorties d’air »
ajoute-t-il.
Placées à mi-pente, les entrées créent une turbulence qui va entraîner l’air humide vers le haut du bâtiment. Installées plus en hauteur, les sorties sous forme de cheminée permettent un effet de tirage pour plus d’efficacité dans l’évacuation de l’air. Conçues en polyester, les plaques laissent passer la lumière, ce qui favorise le séchage des litières. Dans l’idéal, le concepteur préconise une entrée d’air par vache présente. Le choix a été fait d’installer deux entrées d’air par travée, et un nombre équivalent en sortie.
Par la suite, il sera possible d’en ajouter si l’installation actuelle est jugée insuffisante. Des options sur les plaques, comme du grillage à étourneaux ou des chapeaux contre la pluie, pourront compléter l’aménagement. Et les éleveurs de conclure :
« Dès le lendemain de l’installation, nous avons senti la différence d’ambiance. Les plaques en polyester translucide amènent de la clarté dans le bâtiment et l’air est plus sain. Maintenant, nos bâtiments sont plus adaptés à la taille du cheptel ! ».

Exploitation
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- Gaec de L’Aber-Benoît : 4 associés : Jean-Paul, Arnaud et Ronan Kerboul, et Jean-Pierre Saliou.
- Quota : 876 000 L
- SAU : 167 ha
- Autres productions : légumes et céréales.