Face à des problèmes sanitaires, les associés du Gaec des sources à Mellac ont opté pour un système de traitement de l’eau par chloration et neutralisation.
De droite à gauche : Jacques Cosmao, technico-commercial au Cultivert de Quimperlé et Jacques Gouyec du Gaec des sources à Mellac.
Jacques Gouyec effectue un rinçage tous les 15 jours pour nettoyer le système.
« L’été, une vache boit 100 litres d’eau par jour. Si elle est de mauvaise qualité ou trop acide, les dégâts peuvent être importants »
affirme Jacques Gouyec l’un des deux associés du Gaec des sources à Mellac qui produit du lait dans le Sud Finistère.
« Nous avons deux sites d’exploitation et chaque automne, les génisses reviennent ici après avoir pâturé pendant le printemps-été sur l’autre site. Là-bas, elles sont abreuvées à l’eau de la ville tandis qu’ici, on leur donne de l’eau de source. Depuis deux à trois ans, nous faisions face à des problèmes sanitaires en cascade dès leur retour : métrites, boiteries, avortements… »
explique l’éleveur.
Lactations à 400 jours, traitements antibiotiques coûteux… Jacques décide de demander conseil au Cultivert pour résoudre le problème.
« Après analyse de l’eau, discussion et échange avec les responsables de la société Ocène, nous avons opté pour un système de traitement de l’eau par chloration associé à un système de neutralisation. L’analyse faisait apparaître des coliformes fécaux et un pH de 5. »
Quasiment plus de boiteries
Le système de chloration comprend une pompe et un bidon de pré-mélange.
En avril 2007, lors du montage, Thierry Faltot, le technicien, affirme que le problème de boiteries sera résolu. Jacques reste pourtant sceptique
« Je ne voulais pas le croire. Pourtant, il avait raison. Avant, une génisse sur deux était atteinte de boiteries, aujourd’hui, il n’y en a quasiment plus ! Auparavant, je voyais le pareur souvent. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. »
A 70 euros l’intervention du pédicure plus la période de baisse, voire d’arrêt de production laitière, plus les frais vétérinaires, l’éleveur est gagnant au bout du compte même s’il y a un investissement au départ.
Les responsables d’Ocène estiment entre 12 et 18 mois le délai pour atteindre le retour sur investissement pour un élevage de 50 vaches laitières ou de 150 truies et pour une durée de vie estimée à 15 ans. Les pathologies de l’élevage ont une incidence importante sur la rentabilité de l’atelier et donc sur le revenu de l’éleveur. L’eau est un aliment de base et le premier en quantité, sa qualité sanitaire est déterminante pour le maintien de la santé des animaux. Or, d’après les analyses d’eau réalisées en 2003 par les GDS bretons, 30 % des eaux d’élevage n’étaient pas potables…
Qualité
A gauche, la cuve pour la chloration et à droite la cuve pour la neutralisation.
Jacques, lui, pense que la qualité de l’eau a des effets induits sur le reste de l’élevage, même s’ils ne sont pas toujours visibles tout de suite.
« Je pense que l’eau de qualité a aussi un impact sur la reproduction. Je viens de faire une échographie et 32 vaches étaient pleines sur 35… »
Le souci d’avoir une eau de qualité constante rejoint aussi l’objectif d’une production de qualité formalisé par les cahiers des charges du même nom.
« Nous sommes engagés dans une charte qualité et dans ce cadre, nous devons fournir une eau de qualité à nos animaux. La chloration et la neutralisation sont des éléments importants de cette démarche »
déclare Jacques.
Neutralisation
Pour contrôler le niveau de chlore et le bon état bactériologique de l’eau sur l’élevage, un kit permet un contrôle très simple et très rapide par l’éleveur.
Côté pratique, le système est très simple d’utilisation.
« Nous avons une cuve pour la neutralisation et une Dosapur avec un réservoir tampon pour le chlore. Notre eau est d’abord reminéralisée en passant dans le neutralisateur. Puis elle est potabilisée : après l’injection de chlore, l’eau doit passer environ 15 mn dans le réservoir » explique André Le Borgne technico-commercial chez Ocène.
« L’éleveur a juste à vérifier le niveau de son bidon puisque Dosapur aspire en direct dans celui-ci. La cuve de neutralisation contient différentes couches de médias filtrants : graviers, sables… Au-dessus se trouve une couche de minéralite, autrement dit de composé calcaire. Le principe est simple : faire passer l’eau doucement sur ces différentes couches pour qu’elle se reminéralise naturellement en absorbant les éléments minéraux, calcaire et magnésium. Le seul entretien pour l’éleveur consiste à recharger environ tous les deux mois son neutralisateur avec cette minéralite »
D’autres systèmes de traitement existent également pour répondre à des problèmes liés à la présence de fer, de manganèse ou de nitrates. Pour toutes ces installations, l’entreprise réalise une étude personnalisée chez les agriculteurs en partenariat avec les Cultivert.