Frédéric Peigné est à la tête d’un troupeau de 60 vaches laitières à Combourg (35). Malgré une conduite préventive, il subit depuis plusieurs années la maladie de Mortellaro. Au mois de décembre 2015, sur les conseils d’un vétérinaire et grâce à Cultivert, il s’est équipé d’un pédiluve à jets. Depuis, les problèmes se sont atténués.
« Pour réussir à maîtriser la dermatite interdigitée, il faut laver les pattes des vaches », déclare Frédéric Peigné. « Un vétérinaire indépendant m’avait parlé du pédiluve à jets pour contrôler la maladie. J’ai contacté Jean Claude Jubault, technicien Cultivert, qui m’a proposé un modèle vu au Space. Pour être sûr de mon choix, J’ai visité un élevage équipé »,
se souvient-il.
Depuis quelques temps, la dermatite avait explosé dans son élevage. Frédéric s’était pourtant donné les moyens de canaliser la maladie :
« j’utilisais un pédiluve liquide 2 jours par mois avec un produit désinfectant. Pour des résultats médiocres : le pareur venait 4 fois par an et posait 20 pansements par passage. Pour un troupeau de 60 vaches, c’était énorme », déplore l’éleveur.
Un investissement rentabilisé
Rapidement, les boiteries ont diminué.
« Lorsque le pareur est venu au mois de juin, 3 mois après l’installation, il n’a posé que 10 pansements. Le résultat était sans appel », déclare Frédéric.
Grâce au pédiluve à jets, il a réalisé une économie directe, moins de produits désinfectants et pansements. Et c’est sans compter les pertes indirectes liées à la maladie :
« une vache atteinte reste couchée donc elle mange moins. Même s’il est trop tôt pour le mesurer, nous allons gagner en production et en reproduction », se réjouit Frédéric.

Une consommation d’eau limitée
Installé en sortie de robot de traite, le pédiluve est équipé d’une cellule qui détecte le passage de chaque vache. A ce moment la, une électrovanne déclenche un double circuit d’eau orienté vers les pattes pour enlever les bouses.
« Une cuve me permet d’ajouter un produit désinfectant.»,
explique l’éleveur,
« il est conseillé d’ajouter un désinfectant 2 jours tous les 15 jours »
précise Jean-Claude. Robuste, le pédiluve est constitué de deux fosses parallèles en acier inoxydable. A l’extrémité du pédiluve, le liquide est récupéré dans un filtre à fines mailles qui récupère les impuretés et autres salissures. Une brosse rotative appliquée sur le filtre veille à ce que ce dernier reste propre et à ce que la saleté soit expulsée vers l’extérieur. Le liquide récolté dans un réservoir dans lequel une pompe immergée le renvoie vers le pédiluve. Au total, il contient seulement 15 litres de liquide et limite ainsi la consommation d’eau.
Pédiluve à jets, facile d’entretien
L’installation d’un pédiluve doit se raisonner dès la conception du bâtiment. Il est impératif de prévoir un couloir en sortie de robot ou de salle de traite avec une porte de déviation. Un expert intervient lors de l’installation du pédiluve à jets pour fournir ses conseils de pose. Les éleveurs peuvent ajouter une pompe doseuse.
« Aujourd’hui, il existe d’autres modèles, mais souvent le débit est trop faible et la pression trop forte pour nettoyer en douceur les pattes des vaches atteintes : ils ont tendance à ouvrir les plaies saillantes des vaches atteintes de dermatite. Et ils sont aussi très gourmands en consommation d’eau. »,
explique Jean Claude Jubault.
Pour l’entretien, rien de plus simple : un lavage du pédiluve matin et soir au jet d’eau permet d’éliminer les résidus de bouses :
« l’entretien me prend 5 minutes par jour, c’est quasiment rien par rapport à la contrainte du pédiluve liquide que je devais sortir du couloir, vider et laver à l’extérieur. En terme de pénibilité, cela devenait vite compliqué ».
Une fois par semaine, l’éleveur démonte la grille du pédiluve pour la nettoyer. Ce dernier ne fonctionne pas 24h/24. Frédéric a fait le choix de l’arrêter la nuit pour optimiser le nombre de passages des vaches au robot :
« mes vaches trouvent un vrai confort dans ce pédiluve et certaines ont tendance à rester dedans »,
explique l’éleveur, amusé.

Mortellaro, Kesako ?
La maladie de Mortellaro est l’autre nom de la dermatite interdigitée, une affection contagieuse des bovins caractérisée par une inflammation de la peau de la couronne qui entraîne des boiteries. Cette inflammation infecte plus particulièrement le talon et la zone interdigitée, provoquant des lésions douloureuses. Une fois dans l’élevage, la maladie est difficile à contenir et impossible à éradiquer. Tout l’enjeu est de maintenir les pattes propres pour qu’elles sèchent rapidement et soient moins sujettes à proliférations bactériennes.
Exploitation
- Frédéric Peigné – Combourg – Ille et Vilaine
- 1,5 UTH
- 60 Vaches laitières
- 1 robot de traite
- SAU 70 ha : maïs, blé, herbe